Le commentaire composé

a- Définition

Le commentaire composé est un écrit qui vise à mettre en évidence le fonctionnement et la richesse artistique d’un texte littéraire, sur les plans de la forme et du fond. Il vise aussi à faire ressortir les intentions de ce texte, qu’elles soient voulues par l’auteur ou produites par le hasard de son génie.

b- Plan

·        La lecture du texte :

·        L’approche globale : repérer le thème, la problématique, le plan du texte, les arguments et les événements, les liens logiques, la temporalité, les personnages, les réseaux lexicaux et syntaxiques, la progression thématique,  la position de l’auteur. Situer le texte dans la trame de l’œuvre puis dans le mouvement littéraire de son époque.

·        L’étude des détails : le lexique, la syntaxe, les figures de style, les rythmes et les sonorités.

·        Le développement : cibler des axes d’analyse sur les procédés stylistiques et linguistiques du texte et le classement des idées à analyser. La formulation doit intervenir de manière progressive et cohérente. Lors de la rédaction, il faut réserver des phrases introductives et conclusives partielles aux différentes parties. De même qu’il ne faut pas oublier de mettre les citations entre guillemets.

·        La conclusion : Cette étape va faire aboutir le travail de réflexion et d’interprétation sur un bilan ou une synthèse.

c- Application

Montrez dans un commentaire composé le rejet de la guerre par l’auteur de ce texte :

Texte :

C’était la guerre. Dans Saint-Malo, où nous courions chercher des nouvelles, un coup de tonnerre entrait en même temps que nous: la Mobilisation Générale.

Comment oublierais-je cette heure-là ? Quatre heures, un beau jour voilé d’été marin, les remparts dorés de la vieille ville debout devant une mer verte sur la plage, bleue à l’horizon, —les enfants en maillots rouges quittent le sable pour le goûter et remontent les rues étranglées…. Et du milieu de la cité tous les vacarmes jaillissent à la fois : le tocsin, le tambour, les cris de la foule, les pleurs des enfants…. On se presse autour de l’appariteur au tambour, qui lit; on n’écoute pas ce qu’il lit parce qu’on le sait. Des femmes quittent les groupes en courant, s’arrêtent comme frappées, puis courent de nouveau, avec un air d’avoir dépassé une limite invisible et de s’élancer de l’autre côté de la vie. Certaines pleurent brusquement, et brusquement s’interrompent de pleurer pour réfléchir, la bouche stupide. Des adolescents pâlissent et regardent devant eux en somnambules. L’automobile qui nous porte s’arrête, étroitement insérée dans la foule qui se fige contre ses roues. Des gens l’escaladent, pour mieux voir et entendre, redescendent sans nous avoir même remarqués, comme s’ils avaient grimpé sur un mur ou sur un arbre ; —dans quelques jours, qui saura si ceci est tien ou mien ?… Les détails de cette heure me sont pénibles et nécessaires, comme ceux d’un rêve que je voudrais ensemble quitter et poursuivre avidement.

                                                          J.F Colette, Les heures longues, 1930