1.1.1      Actes de paroles

La linguistique de l’énonciation réintroduit le sujet parlant comme objet d’étude, elle met l’accent sur l’acte individuel d’utilisation de la langue et non plus seulement sur l’énoncé, qui est le résultat de cet acte. Elle met ainsi en valeur la notion d’acte de parole.

La mise en lien entre les actes de parole et l’énonciation se fixe l’étude des actes de langage et souligne les raisons ayant engendré la dimension discursive. Cela s’inscrit dans le cadre de l’analyse du discours dans l’interaction sociale. Or, les pédagogues ont pour la plupart saisi le concept d’acte de parole sans pouvoir le placer dans un cadre discursif et interactionnel pourtant indispensable à sa compréhension.

La prise en compte de l’ensemble des paramètres de la situation d’énonciation est en effet étroitement liée à l’explicitation du « vouloir dire » des interlocuteurs.

1.1.2      La notion de genre en analyse du discours

Pour l’analyse, les données sont notamment un terrain d’observation permettant l’accès à des pratiques situées ; elles sont appréhendées dans leur rapport avec leurs lieux de production, de circulation et de réception. En d’autres termes, les discours sont traités comme des objets connus par des marques des instances qui les produisent, étroitement dépendants des conditions dans lesquelles ils circulent et très liés à la façon dont ils sont reçus. Le traitement auquel ils sont soumis vise la mise au jour des facteurs d’influence (sociaux, psychologiques, historiques, etc.) sur leur construction.

La question des genres de discours en analyse du discours est également présente dans les travaux de Benveniste et Bakhtine. Si Benveniste l’appréhende dans l’opposition faite entre discours et histoire (ou récit), les études de Bakhtine s’orientent vers une distinction entre genres du discours premiers (simples), soit des échanges spontanés de la vie quotidienne (dialogue oral, lettres, etc.), et genres du discours seconds (complexes), de nature littéraire, scientifique, idéologique, etc. lesquels se nourrissent d’énoncés issus des genres premiers. Ces différenciations permettent, en formation, d’introduire les modalités de traitement des documents sur la base de catégories linguistiques et de critères de « nature communicationnelle » aisément identifiables : d’un côté on a des discours ordinaires et spontanés, de l’autre des discours institutionnalisés.

1.1.3      Les catégories d’analyse

Les catégories d’analyse sont, en analyse du discours, un moyen d’accès aux conditions de production des supports observés ; c’est par leur entremise qu’une remontée vers les instances à l’origine des discours produits est rendue possible. Les marques linguistiques constituent en outre les éléments tangibles sur lesquels s’appuie l’analyste pour interpréter ses données.

Ces catégories peuvent également être mobilisées en didactique pour le traitement d’objet pour la classe. Recourir à l’analyse du discours est, pour l’enseignant, un moyen d’aborder

Les documents sous des angles différents d’approches situationnelle, conversationnelle, pragmatique, énonciative ou textuelle. L’étude de la structure d’un texte pourra entraîner une réflexion sur les séquences textuelles dominantes.

En didactique, les catégories descriptives sont des instruments au service d’un travail sur la langue et la culture. La connaissance acquise du fonctionnement d’un genre permet d’entrer de diverses façons dans les documents : cela peut s’effectuer par la visée communicative, par les actes de parole, par les faits de langue, par les configurations textuelles, par les opérations discursives, par les aspects culturels et/ou par les tâches. Une démarche d’analyse du discours en didactique vise non seulement la compréhension de genres discursifs, mais également la production de ces mêmes genres à travers le réemploi des principales opérations (énonciatives, discursives, cognitives, etc.) constitutives des matrices observées.

Modifié le: mardi 14 octobre 2025, 18:29