1.1.1      La situation- problème et L’intégration des ressources

Armer l'apprenant à faire face aux situations-problème est le premier objectif de l’acte enseignement-apprentissage car il ne peut affronter cette situation que grâce à ses ressources, connaissances et acquisitions. D’après cette réflexion, nous concluons, que les compétences comprennent une gamme de connaissances, de ressources et des attitudes qui aident l'apprenant à surmonter les difficultés qui existent dans les situations rencontrées. L'apprenant investit ses ressources face à ces situations complexes en choisissant les solutions appropriées ou il fait un tri dans un éventail de choix pour résoudre les problèmes rencontrés en activant le processus de l’enseignement-apprentissage. Ce travail, se fait d’une façon cohérente, comme nous l’avons précisé antérieurement et cela, en adoptant la connaissance et la méthodologie appropriée en avantageant un esprit d’intégration. Selon toutes les définitions, nous pouvons comprendre que la situation est un ensemble de circonstances spatiales, temporelles et actuelles entourant l’acte enseignement-apprentissage. Dans ce sens, il est important de déterminer ce contexte qui peut interférer avec, les conditions, les obstacles, les attitudes, les problèmes, les difficultés, les questions, les tests…etc. La tâche d'apprentissage est un défi cognitif pour l'apprenant, de sorte qu’il fait appel à ses capacités et ses connaissances qui sont nécessaires pour faire face à la situation et résoudre la confusion ou accéder à l’acquisition.

Sur la base de ce qui précède, nous pouvons dire que la situation se manifeste sous forme d’un ensemble de problèmes et des obstacles. Les conditions qui obligent l’apprenant à trouver des solutions sont purement pédagogiques. Tout ce travail est préparé et réalisé afin de juger sa compétence et l’efficacité de l’acte enseignement-apprentissage. Par conséquent, nous devons préparer l'apprenant à la réalité de la vie pour faire face aux défis et aux difficultés du monde extérieur. Cette réflexion est avantagée par le constructivisme et le socioconstructivisme. Ce sont ses situations complexes qui vont rendre l’apprenant compétent et qualifié. Il va posséder une gamme de ressources et attitudes et sera armé d'un ensemble de capacités d'interagir avec son environnent, s’il est ouvert sur un ensemble de solutions réalistes et possibles selon son potentiel, il est, donc, propice à la réussite et l'excellence. D'autre part, la situation devrait être soutenue par attribution, des documents, des instructions, des textes, des évaluations.

Nous savons que les situations ont une grande importance dans l'école contemporaine, et la distinction entre tout ce qui est traditionnel et nouveau. Par conséquent, l'efficacité et la rentabilité, c’est mettre en évidence les capacités, les compétences, les talents de l’apprenant pour résoudre des problèmes difficiles, corriger ses erreurs et proposer des solutions appropriées et possibles. Cela, grâce à la motivation et l'auto-apprentissage, en contournant les méthodes traditionnelles, et de fournir des connaissances et des contenus assez riches. Il est certain que l’enseignement- apprentissage fait évoluer les compétences et les capacités mentales distinctes des apprenants. Il établit un lien entre l'école et la réalité, il rationalise le processus de planification et les outils pédagogiques. « Les enseignants planifient et anticipent les situations d’enseignement, ils effectuent des choix pédagogiques judicieux susceptibles de favoriser l’apprentissage et la réussite des élèves »[1]

Le recours à des activités d'intégration après l'acquisition des ressources pour faire face à la situation ou un groupe de situations difficiles est une évidence pédagogique issue de la nouvelle approche et le résultat des exigences pédagogiques en cours. Les activités d'intégration sont programmables à tout moment de l'apprentissage, surtout à la fin de certains enseignements quand l’enseignant veut évaluer ou consolider l’acquisition. La situation d’intégration qui est en réalité une solution à la situation problème représente le débouché de l’acte enseignement-apprentissage. La réussite ou l’échec de ce dernier est proclamée en fonction de la faculté d’intégration car beaucoup d’apprenants possèdent les ressources ou les connaissances mais n’arrivent pas à les intégrer. Elle est basée sur l'efficacité de l'apprenant comme un élément majeur dans le processus de construction de ressources et de résolution de situations-problèmes. L’activité est significative et liée à un nouveau statut orienté vers la pertinence et l’atteinte de l'objectif final de l'intégration. Pour cela, l’enseignant doit identifier les connaissances qu’il veut intégrer en prenant en compte le niveau de l'apprenant et en lui fournissant beaucoup d’occasions d’intégration. L’enseignant est tenu de préparer les moyens et d'identifier les formes de travail (individuels - groupes ...), précisant les étapes de travail afin de garantir le respect du protocole réservé à l’acte enseignement-apprentissage.

1.1.1.1    Compétence et performance

Il est nécessaire de distinguer les concepts de performance et de compétence. On peut dire que la performance relève plutôt du lieu de production de la tâche, et la compétence du lieu de formation.

Dans le langage scientifique, la performance désigne tout simplement le fait de réaliser une tâche, c’est-à-dire le fait de passer à l’acte, sans précision du degré de réussite de cette tâche. Mais dans le langage commun, la performance désigne un degré d’acquisition, un niveau de réussite dans une épreuve : tel étudiant a réalisé telle performance, tel nageur a réalisé telle performance. Dans les milieux professionnels en particulier, la performance désigne souvent un niveau d’atteinte d’objectifs professionnels en regard d’une obligation de résultats, et qui induit cette compétition entre des personnes qui cherchent à tout prix à être meilleures que les autres. On n’est performant que par rapport à d’autres qui le sont moins. La performance ne se mesure qu’à d’autres performances, elle repousse dans l’ombre celle qui lui est inférieure.

La compétence, au contraire, se mesure en termes de potentiel à accomplir des tâches données, que ce soit des tâches de nature scolaire ou professionnelle. Elle complète d’autres compétences que possède la même personne, naturellement, par l’expérience acquise ou à travers un apprentissage systématique. Elle ne fait que mesurer la personne à elle-même. Souvent, la compétence vient enrichir ce que l’on désigne de plus en plus par le terme « compétences collectives », c’est-à-dire les compétences que possèdent une équipe, un groupe.

1.1.1.2    Les enjeux de l’intégration des acquis dans l’enseignement

Si une recherche démesurée de la performance peut parfois détourner la personne de la quête d’elle-même, au nom de la loi de l’excellence qui veut que l’on devienne sans cesse meilleur pour se maintenir en place, la compétence, au contraire, contribue essentiellement à l’accomplissement de la personne, à son insertion, sociale ou socioprofessionnelle, dans les milieux dans lesquels elle est appelée à évoluer. L’idée de compétence de base est l’installation d’acquis de base, mobilisables en situation de façon effective, est le témoin de cette recherche d’accomplissement. L’enjeu est particulièrement important dans lequel, le fait de conférer aux élèves un minimum de savoir-faire de base, opérationnels dans des situations courantes, est souvent la seule chance qui leur est offerte d’être reconnus dans la société, et de pouvoir y trouver une place et un peu de dignité.

Le principal aspect pédagogique de l’intégration concerne la mobilisation  conjointe, par l’élève, de différents acquis scolaires dans une situation.

Il est important d’étudier la façon dont un système peut garantir non seulement l’articulation des différents savoirs entre eux, mais surtout l’articulation de ces savoirs aux situations dans lesquelles ces savoirs doivent être mobilisés, que ce soit dans le domaine de la conception d’un curriculum d’enseignement, dans celui des pratiques de classe elles mêmes, ou encore dans celui des modalités d’évaluation.

L’intégration des acquis consiste, pour l’apprenant, à articuler différents acquis en vue de les mobiliser en situation : des connaissances particulières, des concepts, des savoir-faire, des règles, des procédures, etc. On y retrouve bien les trois caractéristiques d’une démarche d’intégration :

ü  L’interdépendance des différents acquis, qui est liée à l’organisation des contenus et des disciplines ;

ü  La mobilisation dynamique de ces acquis ;

ü  La polarisation de cette mobilisation vers la résolution de différentes situations.

L’apprenant est acteur de l’intégration des acquis : un enseignant ne peut pas intégrer à la place de l’élève, ni un autre élève. L’intégration des acquis est une démarche essentiellement personnelle. Intégrer, ce n’est pas synthétiser. Synthétiser, c’est faire apparaître les liens d’interdépendance entre différents acquis. La première caractéristique de l’intégration est présente. Mais la synthèse n’exige pas de mobiliser



[1] Nancy Gaudreau, (2017), « Gérer efficacement sa classe », PUQ, p 99

Last modified: Tuesday, 11 November 2025, 6:44 PM